testa maura testa maura

SOCIÉTÉ FONDERIE DE FRANCARDO (1906-1910).

HISTORIQUE SUR LA SOCIETE SOCIÉTÉ FONDERIE DE FRANCARDO (1906-1910).

SOCIÉTÉ FONDERIE DE FRANCARDO (1906-1910).

« réactualiser »

HISTORIQUE SUR LA SOCIETE SOCIÉTÉ FONDERIE DE FRANCARDO (1906-1910).

Commune d’Omessa, département de Haute-Corse, fonderie de cuivre (1906-1910).

Localisation : - Carte IGN 1/25 000e, Corte Monte Cinto 4250 OT.

- Lieu-dit : Campita.

Historique :

A partir du milieu du 19ème siècle plusieurs concessions de minerais de cuivre sont accordées dans l’île, mais la grande activité autour de ce minerai vient au début du 20ème siècle avec les nouveaux débouchés de cette substance qui font flamber le cours, notamment la mise en place des lignes électriques en cuivre. En 1902, le rapport de l’ingénieur Opperman signale l’activité des mines de Tama, Saint-Augustin, Frangone et Ponte-Leccia, occupant ensemble environ 80 ouvriers. 

A l’origine de la fonderie de Francardo se trouve A. Santarelli, qui apparaît dans les archives minières en 1905, comme repreneur de la concession du Casaluna. Puis il forme le Syndicat des Cuivres de la Corse et en septembre il informe le service des mines qu’il est propriétaire ou locataire des mines suivantes : Lancone, Saint-Augustin, Argentella, San Quilico et qu’il possède des permis de recherche sur les communes de Morosaglia, Focicchia et Lama-Pietralba. Tous ces sites ont des minéralisations en pyrite ou chalcopyrite, à l’exception de l’Argentella, qu’il vient d’acheter à Southwell pour 17 000 francs et qu’il revend aussitôt à la société des mines de Ghisoni pour 140 000 francs.

L’année suivante, il crée la Société des Mines de Francardo pour l’installation d’une fonderie de cuivre sur la commune d’Omessa, au lieu-dit Campita, sur le bord du Golo. La société anonyme possède un capital d’un million deux cent mille francs, divisé en 12 000 actions de 100 francs, son siège social est à Paris. L’entreprise multiplie les initiatives pour constituer une réserve de plusieurs minerais de cuivre dans le but de trouver un mélange fusible pour la production de mattes de cuivre. En 1908, l’usine est achevée et on procède aux premiers essais.

Image francardoFrancardo. Vus générale des usines.

L’usine comprend un four Water-jacket circulaire d’une capacité de 50 tonnes par jour, soufflé par une pompe circulaire activant un souffleur Root de 20 chevaux, la vapeur est fournie par une batterie de deux chaudières Babcok. Une machine à vapeur type Belleville à grande vitesse fait fonctionner une dynamo pour l’éclairage et le fonctionnement des pompes. Un laboratoire est annexé à l’usine.

Les essais sont difficiles car il s’agit de trouver un mélange convenable de plusieurs minerais pouvant fournir une masse métallique, résultat d’une première fusion, assez concentré et une scorie fusible (déchets de cuisson servant de liant aux fusions suivantes). Après de nombreux échecs d’avril à mai, en juin, juillet et août un ingénieur métallurgiste est appelé pour poursuivre les essais. Il préconise un grillage à l’air des minerais sulfureux pour obtenir un oxyde de fer utilisé comme fondant des minerais siliceux. Les résultats sont satisfaisants, les 100 tonnes de mattes à 22,22 % de cuivre, ont rapporté à la vente de Livourne 28 016 francs. Toutefois, la fabrication reste trop coûteuse, les mines de cuivre insulaires sont d’une richesse insuffisante. 

A la fin de l’année 1908 la société des mines et fonderies de Francardo abandonne ses travaux de recherche dans les mines de Saint-Quilio et Saint-Augustin, les résultats sont décevants. Elle concentre ses efforts sur la mine d’Orzella avec l’installation d’une centrale électrique disposant d’un moteur à gaz pour l’éclairage et la force motrice des machines d’extraction, et la construction d’une maison ouvrière pouvant loger 50 personnes.

Mais la baisse du cours à partir de 1908 contraint les propriétaires de Francardo à abandonner leurs recherches, l’usine est arrêtée en 1910, la société des mines et fonderies de Francardo est mise en liquidation en 1911, l’usine est démontée et le matériel est vendu. 

Description:

La fonderie de Francardo se trouve en bord de route, sur la départementale 84, à environ 2 kilomètres de Francardo, au lieu-dit Campita. On retrouve un bâtiment rectangulaire séparé en plusieurs pièces, les murs sont en schiste avec un liant et un enduit partiel à la chaux. En face, de l’autre côté de la route, on remarque quelques traces du parc à minerai, situé en dessous de la voie du chemin de fer Ponte-Leccia/Corte, qui était utilisé pour le transport des matières premières et l’expédition des mattes.

Aucun appareils ne subsiste sur le site, mais on retrouve encore de nombreux déchets de cuisson et notamment des culots de four (forme conique de la partie inférieure du four).

 ( Merci à Pierre-Jean Campothiers.)