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MINES DE MERIA CORSE (1850-1919).

HISTORIQUE SUR MINES DE MERIA CORSE (1850-1919).

MINES DE Meria corse (1850-1919).

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Mines de Meria

Commune de Meria, département de Haute-Corse, mines de stibine (1850-1919).

Localisation : - Carte IGN 1/25 000ème, Cap-Corse 4347 OT.

Historique :

La découverte du gisement de Meria est ancienne, il est déjà signalé sur le plan Terrier de la fin du 18ème siècle. Un rapport sur les mines de Meria rédigé par l'ingénieur Meissonnier en 1857 signale sur la commune : " … un quartier où l'on trouve des indices et des vestiges d'anciennes exploitations ". En 1855, Antoine Pietri et Dominique Antony sont autorisé à vendre le minerai extrait suite à leurs recherches au lieu-dit Pastina, près de la chapelle Saint-Martin. Puis le 10 mars 1858, ils obtiennent par décret impérial la concession. L'exploitation est régulière à San Martinu jusqu'en 1869, puis ralentie jusqu'en 1878. A cette dernière date, la concession est reprise par un consortium anglais dirigé par l'anglais Charles Galland, exploitants déjà la mine d'Ersa. En 1884, au décès de Galland, la mine revient à Franceschi, son légataire. Ce dernier fonde en 1888, la Société Corse des Antimoines avec des banquiers et industriels bastiais (Orenga, Thiers frères, Musso et Pierangeli).

L'activité de Meria connaît une forte production dans les dernières années du 19ème siècle, avec 80 à 100 tonnes par mois sont extraits par plus de 200 ouvriers. Progressivement le cour du métal baisse et on concentre les travaux à Vallone. Devant la reprise à partir de 1906, les notables bastiais décident de reprendre les travaux à San Martino et de créer en 1908 la société anonyme des mines de Meria, disposant d'un capital de 3 millions de francs pour moderniser l'exploitation. En 1908, un rapport d'ingénieur indique que le minerai de Vallone est séparé de la pyrite et de la barytine par une laverie mécanique, qui comprend un concasseur à mâchoire, un moulin à meule verticale et deux tables Wilfley. En 1911, la société installe également une centrale électrique équipée d'une machine à vapeur demi-fixe Wolff de 50 chevaux et d'une génératrice Schneider de 2????k? 000 V à courant triphasé.

Mais la situation se dégrade rapidement et l'assemblée générale, après lecture du rapport du conseil d'administration décide le 8 juillet 1914 la mise en liquidation de la société.

Les trois concessions d'antimoine du Cap (Ersa, Luri et Meria) sont regroupées en 1926 par la Société Minière du Cap Corse, dont le siège social est à Ivry et l'ingénieur responsable en Corse est Flavigny Barrois, domicilié à Luri. Il mène quelques recherches à Spergame entre 1927 et 1939. Apparaît en 1952 la Société d'Etudes et de Recherches pour l'Antimoine qui reprend les concessions du Cap. Il s'agit d'une filiale de la Société Nouvelle des Mines de la Lucette. Cette société exploite une importante fonderie d'antimoine, approvisionnée par les mines de sa filiale la société d'Aïn Kerma en Algérie, arrondissement de Constantine. On envisage dès 1952 d'exploiter les filons de Belle Fachieri à Luri et San Martino à Meria avec 16 mineurs, mais l'estimation des dépenses en matériel est estimée à 7 millions, le projet est abandonné. En 1983, la société mère devient directement concessionnaire des mines d'antimoine du Cap, mais sur le terrain sa politique se caractérise par un désengagement.

Description :

L'essentiel de l'exploitation est situé au lieu-dit Vallone, de part et d'autre du ruisseau du même nom, et au lieu-dit San Martinu. - Les travaux de Vallone se composent de onze niveaux de galeries tracés dans le filon, desservis par trois travers-bancs et un puits intérieur. Les premières recherches avaient permis d'attaquer l'affleurement du filon du côté Est. Puis à partir entre 1878 et 1893 on ouvre sept niveaux reliés entre eux par des puits.

En 1879, Charles Galland achète une machine à vapeur de 6 chevaux pour les travaux de Fossato. En 1899, une autre machine à vapeur et sa chaudière sont installées à Meria.

Au début du 20ème siècle, le ruisseau de Vallone est équipé d'une machinerie pour le pompage des eaux et un lavage mécanique. Il ne reste que peut de vestiges de ces installations : le départ du rail qui menait en contrebas au magasin située sur le bord de la route, une construction rectangulaire, deux petits abris en schiste et couverture en tuile creuse, un bassin et quelques morceaux de fer qui composaient la laverie. En revanche, on remarque d'importantes haldes de chaque côté du ruisseau qui témoignent de l'importance de l'activité.

C'est durant la même période qu'on procède à l'installation, le long de la route départementale 35, de la maison du directeur et d'un magasin à minerai relié à la laverie mécanique par des rails. L'activité des travaux à permis d'ouvrir à partir de 1895 un huitième niveau, puis un neuvième en 1904, et un dixième à partir de 1911. La mine de Vallone compte plus de 5 000 mètres de galeries, 700 mètres de travers-bancs et 300 mètres de puits. -

Les sites de San Martino et Fossato, qui avaient rassemblé les premiers travaux de recherches dans les années 1850, seront par la suite exploité périodiquement en complément de Vallone. La mine s'organise autour des deux puits de Fossato et Vetrice qui desservent cinq niveaux d'exploitation sur 75 mètres de profondeur. Une descenderie équipée d'un treuil installée au niveau -1 à soixante mètres à l'Ouest du puits Vetrice, dessert tous les niveaux. Le travers-banc San Martino, équipé mécaniquement en 1908, rejoint la route départementale 35 sous le hameau de Pastina, à hauteur du pont sur le ruisseau de Meria. Juste en dessous, sur le bord gauche du ruisseau, on trouve les vestiges d'un bâtiment rectangulaire, installé en 1910-1911, qui servait de micro-centrale électrique.

La mise en place d'une centrale électrique à proximité des travaux de San Martino, permet d'éclairer la mine de Meria et de mettre en activité plusieurs machines à Vallone et à San Martino. Un plan réalisé par l'ingénieur des mines lors d'une visite en 1911, montre l'installation d'une ligne triphasée à 2000 V qui, par des lignes haute et basse tension installées dans les galeries, alimentent l'éclairage des galeries, des treuils et des pompes électriques.

( Merci à Pierre-Jean Campothiers.)

Image mineurs Meria